JuCIRprudence | L’invalidation d’un redressement de dépenses de sous-traitance

La Cour Administrative de Versailles (CAA de Versailles du 23/05/2023, n°21VE03300) a donné raison à la société SAS Secobra Recherches qui contestait le redressement de dépenses de sous-traitance dans la mesure où le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) avait omis de demander les documents justificatifs les concernant.

JUCIRPRUDENCE L’invalidation d’un redressement de dépenses de sous-traitance

Les faits

Dans les faits, la société exerce une activité de développement de nouvelles variétés de céréales à paille. Elle a fait l’objet d’une vérification de comptabilité pour 2013 à 2015. Par trois propositions de vérification des 16/12/2016, 22/12/2017 et 09/03/2018, l’administration a redressé les dépenses engagées auprès de plusieurs de ses sous-traitants. Puis, suite à une interlocution du 29/10/2018, elle a partiellement abandonné les rehaussements au titre de 2013 et 2014 par courrier du 23/11/2018, les redressements étant motivés par le rapport du 22/11/2017 de l’expert rejetant ces dépenses au motif suivant : « aucune description des prestations de sous-traitance (ni contrats, ni cahier des charges, ni livrables, ni factures) ».

Par le jugement n° 1906921 du 12/10/2021, le TA de Versailles a finalement validé l’éligibilité de plusieurs dépenses de sous-traitance au titre de 2013 et 2014, mais pas de 2012. Pour cette raison, l’entreprise a saisi la CAA de Versailles.

La vision de notre expert

Pour rappel du cadre réglementaire de la procédure de contrôle, conformément à l’article L. 45 B du LPF, la réalité de l’affectation à la recherche des dépenses prises en compte pour la détermination du crédit d’impôt mentionné à l’article 244 quater B du CGI peut effectivement, être vérifiée par les agents du ministère chargé de la recherche. Mais, ce contrôle doit s’exercer dans les conditions prévues à l’article R. 45 B-1 du LPF à savoir que, dans le cadre de cette procédure, l’agent chargé du contrôle doit envoyer à l’entreprise contrôlée une demande d’éléments justificatifs.

L’entreprise doit répondre dans un délai de 30 jours, éventuellement prorogé de la même durée à sa demande. L’entreprise joint à sa réponse les documents nécessaires à l’expertise de l’éligibilité des dépenses dont la liste est précisée dans la demande d’éléments justificatifs, notamment :

  • La déclaration spéciale, si elle n’avait pas été précédemment adressée au ministère chargé de la recherche pour chacune des années faisant l’objet du contrôle
  • Les documents scientifiques et techniques nécessaires à l’appréciation de l’éligibilité des opérations de recherche réalisées en interne ou confiées à un prestataire
  • Les justificatifs relatifs aux personnes affectées aux projets de recherche déclarés (qualification, temps passé)
  • Les documents fiscaux et comptables relatifs aux dépenses déclarées

 

L’agent chargé du contrôle peut aussi envoyer à l’entreprise contrôlée une demande d’informations complémentaires à laquelle celle-ci doit répondre dans un délai de 30 jours.

En ne respectant pas cette procédure, l’administration fiscale n’a pas permis à l’entreprise de se justifier correctement.

 

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